J’aurais voulu être un.e artiste ou le syndrome de l'imposteur

Depuis plusieurs années, je conseille les artistes et les aide à vivre de leur art grâce à mon expérience dans le monde de l’art et à mes compétences, notamment en marketing, communication et business.

Et s’il y a bien un point commun entre la plupart d’entre eux, c’est leur syndrome de l'imposteur.

Alors vous allez me dire, le syndrome de l'imposteur, on connaît, on a déjà vu tous les articles, écouté tous les podcasts possibles et inimaginables sur le sujet.

Je ne doute pas un instant que vous savez de quoi il s'agit.

Mais pour celles et ceux qui tout de même voudraient un petit rappel : le syndrome de l'imposteur, aussi appelé syndrome de l'autodidacte, est un trouble qui incite à nier la propriété de tout accomplissement et à vivre avec la peur d'être constamment démasqué.

On parle d'un syndrome de l'imposteur lorsqu'une personne, concrètement, attribue ses succès à des facteurs qui sont extérieurs plutôt qu'à ses propres compétences ou réussites.

Donc, c'est un grand doute de la légitimité de ses actions, de ses succès, et c'est vraiment une personne qui vit avec un sentiment de duperie.

Alors il y a des degrés différents. Ça peut aller du simple questionnement éphémère, d’un doute qui peut après s'en aller.

Mais ça peut être aussi quelque chose de vraiment récurrent, de vraiment régulier, constant, Et surtout, le syndrome de l'imposteur, ça empêche aussi l'action. Et c'est pour moi cela qui est problématique.

Si je fais un zoom volontaire sur les artistes - puisque c’est ce qui nous intéresse ici - souvent leur syndrome de l'imposteur est synonyme de sentiment d'illégitimité qui les empêche par exemple de postuler à une résidence qui leur fait envie, ou de candidater à une bourse, ou de contacter telle et telle personne qui serait pour eux stratégique dans leur évolution professionnelle artistique.

Et le message que j’aimerais vraiment véhiculer, c'est que je ne vais pas vous donner les clés pour faire disparaître ce syndrome de l'imposteur.

Il faut absolument que vous compreniez que tout le monde est déjà passé par là et que, quel que soit le niveau dans sa carrière d'artiste, quelle que soit sa formation, quel que soit le succès qu'on est en train de vivre ou non dans sa carrière d'artiste, tout le monde passe à un moment donné par la confrontation avec ce syndrome de l'imposteur.

Ce qui est en revanche très important, c'est de se bousculer et c'est de se forcer pour passer à l'action, quand même.

Le syndrome de l'imposteur, c'est donc ne pas se sentir légitime et ne pas vouloir se mettre en avant, ne pas vouloir activer telle et telle décision, parce qu’on a peur d'être démasqué. Alors évidemment que ça n'est pas facile, mais ce que je veux vraiment vous dire, c'est que le faire et l'action, c'est l'expérience et c'est donc la connaissance.

Si vous ne faites pas, vous ne saurez pas, et faire, c'est sans cesse apprendre.

Donc acceptez cette voie qu’est le syndrome de l'imposteur. Acceptez-le comme une vieille amie.

Et dites-vous que, malgré cette petite voix qui vous parle, vous devez quand même postuler à cette bourse, candidater à cette résidence, contacter ces personnes qui sont stratégiques pour vous dans votre carrière d'artiste.

Que ce soit des galeries, que ce soit des intermédiaires, que ce soit d’autres artistes qui peuvent vous ouvrir la voie vers d'autres chemins, que ce soit dans votre technique artistique ou dans le réseau.

Malgré ce syndrome de l'imposteur, passez tout de même à l'action. A défaut de confiance, soyez courageuses et courageux.

Je veux vraiment insister sur cette notion de : “vous ne risquez rien.” C'est pas parce que vous n'êtes pas le ou la meilleur que c'est une raison pour ne pas faire. Faire, c'est apprendre, l'expérience, c'est la connaissance. Gardez vraiment ça en tête.

Je voudrais aussi attirer votre attention sur un autre effet pervers du syndrome de l'imposteur. Et là, il y a des sourcils qui vont se lever en se disant “Oh lala, ouais, c'est moi, là, je me sens vraiment concernée…”

C'est que autant le syndrome de l'imposteur peut amener une forme inaction, et c'est ce que je viens un peu de vous dépeindre, puisque je trouve que c'est la majorité des cas que j’ai pu constater lors de mes échanges avec des artistes.

Mais parfois il y a un effet radicalement inverse qui est un effet de surproductivité

C’est-à-dire que là où certains et certaines ne font pas, d'autres surfont, et le syndrome de l'imposteur amène là à une forme de perfectionnisme et de mise en action extrême, car “Il faut que je fasse, il faut que je fasse parce que si je ne fais pas, on va croire que je suis illégitime, on va voir que je suis un imposteur et on va me démasquer !”

Donc, je reste toujours dans l'action à l’accès, je fais, je monte des projets, je vais là-bas, je vais faire ci je vais faire mi, et je finis en burn-out et je m'épuise.

Le syndrome de l'imposteur se cache aussi derrière ce comportement. Vous devez absolument l'identifier pour vous dire que “Good job, je fais assez !”. Inutile d'aller dans l'extrême pour finalement se perdre, s'épuiser et mettre en danger sa santé mentale et sa santé physique.

Voilà les deux polarités du syndrome de l'imposteur. Et je vous ai justement trouvé différents profils types que je vais vous définir ci-dessous. L’objectif est que vous puissiez identifier ceux qui vous correspondent le plus et rectifier vos attitudes afin de continuer à mieux servir vos objectifs professionnels dans le monde artistique.

Le premier, c'est le perfectionniste. Comme son nom l'indique, il cherche vraiment à atteindre la perfection, et cela dans tous les aspects de sa vie en général. Concrètement, la moindre erreur lui apparaît comme un échec et le succès atteint en dépit de ses maladresses semble vraiment imméritée.

On a aussi le génie naturel qui s'appuie sur sa capacité innée à maîtriser tout ce qui se présente à lui. Il utilise son talent pour se sortir de toutes les situations, mais il ne manquera pas d'éprouver de la gêne ou de la honte en cas d'obstacle.

En trois nous avons le ou la solitaire qui cherche à réussir par ses propres moyens. Demander de l'aide ou le soutien des autres, c'est impossible car c'est synonyme d'aveu d'échec ou de faiblesse. Du coup, la conséquence, c'est que ça alimente aussi le sentiment d’inadéquation et de dégoût de soi ou de ce qu'on peut faire, parce que du coup il n'y a jamais de recul avec l'autre pour confronter.

En quatre, l'expert qui se fie aux connaissances inégalées qu'il a acquises lors de ses études et considère que s'il ne sait pas tout, c'est qu'il ne sait rien. Un échec ou une incertitude, même minime, peut donc lui donner l'impression d'être un imposteur et le faire culpabiliser.

Et enfin, en dernier, le super-héros qui ne s'arrête jamais et cherche sans cesse à repousser ses limites. Cependant, à long terme, cela peut lui sembler toujours insuffisant, générant ainsi un sentiment de ne jamais en faire assez et, du coup, de s'épuiser.

Donc, vous l'aurez compris, le syndrome de l'imposteur peut se cacher derrière bien des costumes très différents.

L'essentiel, c'est de toujours penser à se mettre en action, à être en mouvement, de ne pas céder à la peur d'être démasqué ou de ne pas céder à ce manque de confiance qui vient du sentiment d'illégitimité. C'est important d'avoir une ligne de conduite, des objectifs, d'avoir des guidelines extrêmement claires et ensuite, d'oser passer à l'action malgré le sentiment de l'imposteur, tout en préservant évidemment son énergie car trop faire pour montrer qu'on est assez, c'est la voie assurée vers le burn-out.

Donc, encore une fois, c'est d'avoir des objectifs clairs, des lignes directrices, des points extrêmement concrets pour vous sur ce que vous devez faire, quitte à l'écrire, à ne pas le garder en vous dans votre esprit.

Non, prenez un cahier, prenez un carnet, notez concrètement tout ce que vous voudriez faire, par où vous devez passer pour le faire. Listez quelles bourses, résidences, concours, salons, prix, contacts, personnes, intermédiaires, agences, galeries, vous aimeriez contacter.

Et ensuite, suivez ces lignes de conduite, suivez ces points concrets que vous avez mis devant vous pour avancer.

Parfois, ça peut être même le début de l'histoire, ça peut être juste “partager au public mon art”. “Je n'ai même pas encore ce que je fais, parce que je ne me sens pas vraiment artiste, parce que je ne suis pas artiste, parce d’autres artistes sont plus artistes que moi” Basta !

Écrivez concrètement ce que vous voulez faire, ce que vous voulez devenir, par quelles étapes vous devez passer pour ça. Et même ça vous fait peur, passez à l'action, osez, soyez courageux et soyez courageuse.

Je voulais terminer par une confidence puisque, vous vous en doutez bien, moi aussi je ressens le syndrome de l'imposteur. Et moi aussi, je me fais violence aujourd'hui en partageant cette épisode, puisque moi aussi je me disais que ce n'était pas du tout légitime, que ce que j'allais partager serait extrêmement banal et que ça n’allait aider personne. Alors, moi aussi, j'applique exactement ce que je vous conseille, je passe à l'action.

Et ainsi né cette série d’articles et de podcasts que je vous offre, mes chers artistes.

Si vous avez aimé, n'hésitez pas à partager à vos consœurs et confrères artistes. Si vous souhaitez me poser des questions, n'hésitez pas à me contacter via Instagram !

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