Quel.le artiste voulez-vous être ?

Salut les artistes ! Cette fois-ci, l’épisode se nomme “Quel.le artiste voulez-vous être” et derrière cette phrase j’y met : un objectif.

Alors ce mot, il peut beaucoup connoté l'idée de d'injonction. Ça peut être perçu de manière un peu négative. Le mot objectif, il peut mettre la pression, il peut évoquer le sport, il peut évoquer la nutrition, le business.

Et je pense qu’en tant qu'artiste, on n'a pas trop l'habitude d'entendre parler d'objectifs.

Alors que personnellement, j'adore ce mot, parce que l'objectif, ça permet de s'organiser, ça permet d'anticiper, ça permet d'y voir clair et d'avoir une vision sur, concrètement, la vie d'artiste qu'on veut avoir.

Donc, quel artiste voulez-vous être ? C'est la question que je vous pose.

Vous pouvez faire l'exercice si vous n'avez pas encore la réponse.

Vous pouvez fermez les yeux et vous projeter dans cinq ans pour commencer dans un aéroport où vous croisez une vieille amie que vous n'avez pas vu depuis quinze ans et elle vous demande comment vous allez et ce que vous faites dans la vie. Et vous devez lui répondre, vous devez l'expliquer.

Quels sont les mots qui vous viennent et quelle est la vie que vous êtes en train de lui décrire.

Voilà, pour moi, c'est un très bon exercice, un peu introspectif, pour avoir une vision claire de là où on veut aller dans sa vie en tant qu'artiste, quel type de carrière ou quel type d'objectif en tout cas, on veut.

Puisque quand on est artiste, on a forcément des rêves, on a forcément des projections. Mais parfois ça peut être un petit peu nébuleux, et quand c'est trop vague, quand on reste à l'étape des rêves, on ne se met pas des jalons dans son parcours, on ne se met pas des étapes à franchir.

Ces différentes étapes, quelles sont-elles ? Je vais essayer de vous donner des pistes.

Il y a toute une étape autour de sa promotion. Il y a toute une étape autour de la concentration sur ses ventes. Il y a toutes les étapes pour faire de la veille, pour se concentrer aussi sur agrandir son réseau, créer des rencontres, mais aussi des étapes ou des phases où il y a un travail de candidatures à faire, de postuler.

Voilà tout un tas de sujets à prendre très au sérieux pour qu’ensuite, étape par étape, on puisse accéder à son but en tant qu'artiste.

Vous l'avez compris, il n'y a pas de recette miracle. Toutes les étapes ne sont pas les mêmes et ne sont pas dans le même ordre, et n'ont pas la même intensité selon les artistes, puisque votre vision à vous, vos rêves et donc votre objectif qui est derrière “Quel artiste vous-voulez être ?”, c'est ultra personnel.

Il y a autant de carrières d'artiste qu'il y a d'artistes. Il y a autant de visions du succès qu'il y a également d'artistes. Donc, ce point de départ de quel artiste voulez-vous être est vraiment central.

Depuis dix ans, un peu plus même, où j'évolue dans le monde de l'art, je rencontre des artistes de tous âges, de tous horizons. Autodidactes ou ayant des formations beaucoup plus académiques.

Il y a des artistes, par exemple, qui mettent l'accent sur leurs ventes. Leurs priorités dans la vie, c'est de vendre leurs œuvres, de vider leur atelier et de pouvoir gagner de l'argent sur la vente de leur travail artistique. Ça, c'est leur priorité.

Il y a d'autres artistes, leur priorité c'est d'être connus et reconnus en tant qu'artiste, et pour ce qu'ils font, pour ce qu’ils produisent dans le monde de l'art.

Il y a d'autres artistes, enfin, qui mettent davantage l'accent sur le positionnement qu'ils ont en tant qu'artistes et sur le prestige que peuvent dégager finalement toutes leurs actions, leurs participations à des projets d'expositions, de résidences, ou à d'autres projets artistiques.

Ces constations m’ont permis d’identifier ce triangle : vente, notoriété et image, qu'on pourrait appeler aussi : “Vivre de son art, être connu et reconnu en tant qu'artiste, être valorisé et socialement élevés dans le monde de l'art grâce au positionnement artistique qu’on a pris”.

Et en fait, derrière quel artiste voulez-vous être, vous devez-vous même vous demander quel est votre niveau de priorité et sur quels côtés du triangle vous préférez vous positionner.

Vous n’êtes bien sûr pas obligé de choisir un seul bord, ou une seule pointe.

Vous pouvez par exemple vous positionner entre l'importance de la vente et l'importance d'être connu et reconnu en tant qu'artiste, ou alors d'être seulement entre le prestige des actions artistiques et le fait que ça soit valorisant, et l’envie d'être connu et reconnu en tant qu'artiste.

Si l'argent, par exemple, n'est pas un souci pour vous, vous pouvez vous placer de ce côté là du triangle. Tout est une histoire de choix, de positionnement, et d'objectifs.

Voilà, vers où vous voulez aller, vers quel côté du triangle, en tant qu'artiste, vous préférez vous diriger ?

Alors, je vous vois venir. Vous allez toutes et tous me dire : mais on veut les trois côtés, on veut tout le triangle.

Évidemment, évidemment que c'est possible.

Néanmoins, pour toutes celles et ceux que j'ai pu fréquenter et qui ont atteint le triangle d'or : qui sont satisfaits de leurs ventes qui sont assez suffisantes pour financer la vie qu’ils souhaitent, mais aussi leur positionnement en tant qu'artiste et le fait d'avoir des projets artistiques valorisant socialement, et aussi d'avoir une notoriété et d'être connu et reconnu pour son travail d'artiste.

Le point commun qu'il y a entre tous ces profils de personnes qui ont réussi ce triangle d'or, c'est énormément de travail acharné. Énormément de patience et aussi des rencontres dans la vie, évidemment, qui ont fait que des opportunités se sont présentées.

Et ça, jamais, aucun de mes podcasts ou conseils d'artistes ne pourra vous donner une recette miracle, puisque la magie de la vie, c'est la magie de la vie.

Quoique je pourrais peut-être raconter des choses sur comment favoriser la magie de la vie, surtout dans les rencontres et le fait de recevoir des opportunités. On en reparlera.

Néanmoins, tous les artistes que je connais qui ont atteint ce triangle d'or ont été des travailleurs acharnés, avec beaucoup d'implication et aussi le sens de la patience et avec cette patience, une forme aussi d'humilité.

Et l'humilité, c'est une énergie qui ressemble à : “Même si j'ai des rêves et des objectifs, je ne suis pas obligé maintenant, dans l'état actuel des choses, de toujours tout refuser tant que ça ne ressemble pas à la vision que je veux avoir absolument”.

Alors ça peut être une technique. Mais je pense que ça peut être beaucoup plus long pour arriver au point ultime et au but final. Car parfois, ouvrir un peu les bras, accueillir des opportunités qui semblent ne pas être tout à fait en accord avec là où on veut aller en terme de carrière, mais où il y a des bonnes énergies et des bonnes vibrations avec les personnes qui présentent les projets, ou il y a un accord en termes de valeur, ou il y a une envie, de l’enthousiasme.

Parfois, il peut y avoir des accointances qu'il faut accepter et se laisser l'occasion de vivre. Voilà, c'est ça que je mets derrière humilité et patience. Les opportunités grandioses ne peuvent pas arriver dès le début, il faut l'accepter. Donc, parfois, il faut peut-être dealer avec des choses plus modestes, mais très en accord avec soi, qui peuvent mettre sur votre chemin une belle rencontre qui va vous emmener encore un point B, à un point C, et vous mettre sur des rails intéressants.

Pour en revenir à notre sujet, j’ai identifié trois catégories parmi tous les artistes et toutes les artistes que j'ai pu côtoyer et qui vivent de leur art.

Il y a celles et ceux qui ne font que ça de leur vie, créer, et qui vivent ce que la bohème. La bohème, c'est l'instabilité financière. Ça va, ça vient, ou alors c'est constant, en étant suffisant pour se loger et manger, bouger et avoir une vie sans trop de superflus, mais authentique, avec des plaisirs simples et avec une immense liberté.

Deuxième catégorie, celles et ceux qui ne font que ça, créer, mais qui ont un environnement qui favorise cette possibilité. Donc, soit, c'est un autre métier en parallèle, avant de se lancer dans le grand bain de l'art ; soit c'est une activité complémentaire rémunératrice ; soit c’est un mari ou une femme ou une famille ou des biens, ou toute forme d'apport de ce type, de privilège - aucun jugement derrière ce mot privilège - qui permet aussi de se lancer après à temps plein dans une activité artistique, ou à semi temps plein s’il y aune activité rémunératrice parallèle qui y est lié.

Et enfin, la troisième catégorie, celles et ceux qui ne font que ça et qui gagnent extrêmement bien leur vie. Et derrière ces artistes-là, il y a, comme je le disais précédemment, beaucoup de patience, de l'humidité pendant longtemps. Et également beaucoup de sacrifices.

Cette dernière catégorie n'est pas incompatible avec les précédentes catégories, c'est-à-dire que elle peut aussi arriver après la catégorie un et deux.

Mais alors où est-ce que je veux en venir avec ces trois catégories ? Et bien, si votre objectif ultime, c'est d'abord la vente de vos œuvres pour vivre et avoir financièrement la liberté de continuer à produire et être artiste à temps plein de votre vie, vous devez avoir une vision assez claire dee la vie que vous souhaitez avoir et de là où vous voulez mettre votre priorité.

Donc je vous invite vraiment à refaire peut-être l'exercice que je vous ai cité en début d'épisode. Si c'était déjà très clair pour vous, à réfléchir où est-ce que vous mettez votre niveau de priorité sur la dimension vente, sur la dimension, sur la dimension notoriété ou sur la dimension image.

Enfin, je voudrais parler d'un sujet qui est très important pour moi. C'est le sujet des artistes qui ne peuvent pas être à temps plein sur leur création.

C'est un sujet très important parce que j'ai pu échanger avec de nombreux artistes qui ont une forme de complexe avec le fait de ne pas se sentir véritablement artiste, ou un vrai artiste, ou un moins bon artiste, sous prétexte que leurs créations et leur production artistique ne sont pas représentatives de 100% de leur temps, hebdomadaire ou annuel.

Vraiment, je voudrais faire passer le message de vous lâcher la grappe avec ça, parce que vous n'êtes pas un moins bon artiste, ou vous n'êtes pas pas un artiste si vous ne vivez pas la bohème, si vous avez un job alimentaire à côté.

Parce que la vie, la matière, la réalité, vous obligent à le faire, tout simplement.

Donc soyez indulgent avec vous-même là-dessus. La vie peut être longue. Il y a des étapes, il y a des jalons qui mènent vers les buts et vers les rêves. Donc, soyez patient. Chaque chose en son temps, tout arrive à point à qui sait attendre. Et ne vous sentez pas inférieur parce que vous avez quelque chose en plus, une activité supplémentaire, une casquette supplémentaire, ajoutée à votre production artistique.

Plein d'artistes reconnus ont eu une vie supplémentaire professionnelle, et je dirais complémentaire

Et surtout, je voudrais insister sur la dimension “Mission de vie” qu'on entend beaucoup.

C'est fabuleux la mission de vie, et pour les artistes, la mission de vie, c'est de créer.

Oui, d'accord, mais pas forcément à vingt quatre heures sur vingt quatre, ni sept jours sur sept. La mission de vie, ça n'est pas forcément la mission professionnelle.

Ça doit être très ok pour vous de vous dire que vous pouvez avoir une mission de vie qui est d'être le créateur et la créatrice que vous êtes et que vous ce qui vous épanoui, qui vous fait rayonner, ce qui vous fait faire du bien aux autres dans le monde, et ce pourquoi vous êtes fait, c'est la création.

Mais que ce n’est pas une raison pour ne pas avoir une activité complémentaire, un job alimentaire, etc.

Je ne pense pas que dans tous les métiers, les personnes qui sont toujours au service, ce soit toujours leur mission de vie d'être au service. Mais peut-être qu’ils ont une autre mission de vie à côté qui leur permet un épanouissement quand la porte de leur métier, de leur bureau, est fermée.

Il doit pas y avoir de jugement là-dessus.

Le message en résumé c'est de ne pas vous juger trop durement là-dessus et de ne pas persévérer aveuglément vers cette obsession de la mission de vie, qui doit être en accord avec ce qui vous fait vivre financièrement, mais que vous pouvez tout à fait avoir une activité qui épanouit votre mission de vie et une autre activité qui vous fait manger ou manger vos enfants.

Parce que oui, même dans le monde de l'art et de la culture, tout le monde n'est pas né à la même enseigne, tout le monde n'a pas le même milieu social de départ et, du coup, réseau. Donc es rythmes et les timings sont différents. Lchez-vous aussi en termes de comparaison vis-à-vis de ça.

Et dites-vous que vous allez tracer votre propre route, votre propre histoire, avec votre propre stratégie, vos propres priorités, pour aller vers votre propre but et vos propres rêves.

Je vous souhaite une très bonne journée, et je reste à votre disposition si vous avez la moindre question via Instagram !

Précédent
Précédent

Combien de temps pour se lancer en tant qu'artiste

Suivant
Suivant

Deviens ton propre agent