Mes solutions pour combattre le blues de l'artiste
Salut les artistes, j'espère que vous allez bien !
Dans l'épisode d'aujourd'hui, j’ai décidé de faire un focus sur mes tips pour vous aider à combattre votre blues.
Je trouve qu'on est dans une période encore hivernale, pas très sympathique au niveau météo, et je trouve que c'est propice au doute, la motivation est en baisse, la déprime arrive, vous voyez de quoi je veux parler.
Je vous ai donc préparé des conseils spécifiques pour vous accompagner quand vous allez traverser ce genre de périodes. Et comme son nom l'indique, ce n'est qu'une période, donc ça va passer.
Rentrons dans le vif du sujet avec mon premier conseil.
Quand on sent que le blues nous gagne et qu'on a envie de le faire passer plutôt rapidement, la première chose que je recommande, c'est de changer de décor.
Vous pouvez interpréter ce terme de changement de décor un peu comme vous le voulez. Ça peut être de prendre un train pour aller dans une autre ville à la campagne, aller à la montagne visiter un ami qui nous est cher, pour changer d'environnement.
Mais ça peut être aussi à l'échelle de son studio, de son atelier, de sa maison, de son appartement, changer le décor qui vous entoure.
C’est ce que je trouve beau dans cette formule, il y a plein de possibilités derrière le changement de décor. Mais je crois que cette modification, que cette énergie qu'on vient stimuler, permet vraiment de prendre du recul et permet de changer de regard et d'apporter une toute autre vision sur son quotidien, sur son travail, sur ses productions et permet aussi parfois l'inspiration. En tout cas, permet de faire un pas de côté pour voir les choses autrement et bien souvent aussi pour relativiser.
Donc interpréter le changement de décor comme vous le souhaitez. Si vous ne pouvez pas partir, n'hésitez pas à changer la décoration, par exemple, de votre atelier ou de votre appartement, l'endroit dans lequel vous avez tendance à beaucoup être et à beaucoup faire.
Je trouve qu'on a tendance bien souvent, en tant qu'artiste, à se laisser aspirer par les devoirs : « je dois avancer cette production, je dois terminer cette série, je dois mener à bien cette céramique qui me donne réellement du fil à retordre ».
Donc on passe du temps toujours dans le même endroit, le même espace. On ne s'accorde pas toujours le droit de s'évader et changer de décor permet une respiration pour travailler autrement, pour vivre autrement.
Donc n'hésitez pas à réaménager, à faire bouger un petit peu le décor autour de vous, ça vous permettra une nouvelle énergie et ça permettra, je le crois, à votre blues de partir un petit peu plus vite.
Et évidemment, si vous avez la chance de pouvoir prendre votre voiture, un train, un bus pour vous éloigner et aller, par exemple, passer du temps dans la nature, je crois profondément que ça vous permet de recharger les batteries et surtout de quitter la culpabilité de ne pas avoir terminer la toile qu'on avait prévu cette semaine-là.
Quand vous avez le blues, quand vous traversez un moment de déprime, mettez un petit peu de côté ces exigences-là et recentrez-vous sur votre environnement et ce qui peut vous donner de l'énergie.
Voilà, c'était mon premier point.
Le deuxième point que je voulais vous confier aujourd'hui, c'est le mouvement. Je vous encourage à vous mettre en mouvement quand vous avez le sentiment que vous tournez un peu en rond et que vous êtes dans cette boucle de la déprime.
Le mouvement, vous avez là-aussi différentes manières de l'interpréter.
Vous l'avez compris, lorsque je donne des conseils, je ne donne pas un quelque chose à appliquer de manière absolue. Je propose une idée et selon comment vous la recevez, vous allez l'interpréter avec votre intuition. Vous allez avoir un peu comme des fils qui vont se présenter et ça va être à vous de choisir ceux que vous souhaitez tirer. Et Chacun et chacune vous aurez des fils et donc des idées un peu différentes.
Donc, par exemple pour moi le mouvement, c’est le fil de la danse que je tire. La danse est une manière, pour moi de me mettre en mouvement, de travailler sur mon énergie et de permettre, dans les périodes de déprime, de blues, de vraiment couper, de vraiment me décentrer et d'avoir un moment bien à moi. Je vais mettre mon corps en mouvement et, du coup, mon esprit un petit peu en pause.
Mais pour d'autres, ça va être la course à pied, la natation, pour d'autres, ça va être simplement d'aller marcher dans la nature.
En tout cas, la notion de mouvement est capitale. Si vous êtes trop assis, toujours dans la même posture pour créer, bien souvent dans le même environnement, vous avez toutes les chances de prolonger cette phase un petit peu déprimante.
Donc je vous encourage, après à avoir osé changer de décor, à vous mettre en mouvement, même s'il pleut, même s'il fait un peu froid. C'est vrai que c'est très tentant de rester au chaud dans son atelier ou dans son lieu de vie pour continuer ses créations, ce qu'on avait prévu : atteindre nos objectifs.
Mais la vérité, c'est que pour se sortir du marasme et pour arrêter de broyer du noir, il faut choisir le mouvement après avoir osé changer de décor.
Troisième point, lâcher ses exigences.
Je dis lâcher ses exigences et volontairement je n'utilise pas “lâcher prise” parce qu’on l'entend beaucoup trop et je trouve que c'est un terme un peu frustrant.
"Oui, mais t'as qu'à lâcher prise."
"Lâche prise un peu."
C'est hyper agaçant parce qu’on nous explique pas comment faire, alors que je trouve qu'il y a quelque chose de beaucoup plus pragmatique dans le fait de lâcher ses exigences.
On a toutes et tous nos objectifs à long terme, à moyen terme, à court terme. On se dit qu’il faut avoir terminé ceci, cela, dans tel temps imparti. Et en fait, je crois que dans les périodes de blues, on a tendance à se mettre beaucoup de pression supplémentaire parce que, comme on est dans une énergie basse, on est un peu moins productif, comme on est moins productifs, on s'en veut de ne pas atteindre ses objectifs aussi rapidement qu’espéré.
On commence à douter, et ensuite on entendre dans un nuage noire qui plombe le moral, de plus en plus.
Alors que quand on décide de lâcher ses exigences et de se dire : « OK, je suis dans une période de blues, je sais qu’en étant dans une énergie basse, ça va aller moins vite, c'est normal et j'accepte », on vit la chose de façon un petit peu plus sereine.
Donc voilà, je trouve que c'est un peu plus clair que le terme de lâcher prise qui, selon moi, est un petit peu trop abstrait et capable, encore une fois, de soulever des frustrations accumulées.
« On me dit de lâcher prise, mais j'arrive pas à lâcher prise, c'est encore pire »
En fait, c'est le cercle vicieux. Donc, lâcher vos exigences, c'est un peu plus concret. Je suis sûr que toutes et tous, vous savez déjà quelles exigences vous embêtent dans ces périodes là. Et du coup, vous pouvez un petit peu déverrouiller ça plus facilement et vous dire : « Bon OK, je les laisse de côté pour l'instant, ces exigences, je les reprendrai la semaine prochaine. Ce n'est pas grave, la terre ne va pas s'arrêter de tourner parce que ce n’est pas terminé cette semaine, ou même ce mois-ci, ou même cette année ».
Et voilà, tout de suite, ça permet le décentrage.
Quatrième point : relativiser.
Une fois qu'on a changé de décor, qu'on s'est mis en mouvement, qu'on a lâché un petit peu ses exigences, à mon sens vient une phase où l’on peut relativiser, où on se dit que les choses ne vont finalement pas si mal, que les choses sont bien pires ailleurs.
Je trouve que c'est important parfois de se raccrocher à nos cercles extérieurs, à d'autres populations, à d'autres pays dans le monde. C’est une autre forme de décentrage en dézoomant les choses de notre petit nombril.
C'est très important d'avoir une forme d'humilité. L'art, c'est beau, ça change la vie. Moi, ça a changé la mienne. Ça rend le monde plus beau. La poésie ça transforme le quotidien.
Mais on ne parle que d'art, on ne parle que de poésie, on ne parle que de créations. Nous sommes des artistes.
C'est important, je trouve, d'aller chercher aussi cette forme d'humilité. Désolée, je vous secoue peut-être un petit peu en disant ça, parce que je sais qu’il y a énormément de frustrations aussi dans ce métier d'artiste, dans votre quotidien, que ça peut être vraiment très douloureux, qu'il y a des prises de risque qui sont énormes, depuis de nombreuses années.
Donc je sais ce que je suis en train de dire ça peut piquer, mais en tout cas, dans la période de blues ou de doute, quand on broie du noir, je trouve que c'est important de se recentrer sur cette notion. Un peu d'humilité et se dire que les choses ne sont pas si graves, qu'on ne sauve pas des vies, que les choses vont aller mieux et qu'il y a pire dans le monde qui est vécu. Que l'essentialité des choses, ce n’est pas ça, ce n’est pas le day-to-day de sa vie d'artiste, ce n''est pas les objectifs d'artistes.
Ce qui m'amène donc au point suivant, le point cinq, qui est un de mes favoris : le rire.
Je trouve que d'aller chercher des moments de joie, de grande joie, où il y a la présence du rire, c'est vraiment un énorme coup de boost, et un très bon atout quand on veut chasser sa période de blues.
N'hésitez pas, et ne culpabilisez pas, à consommer des objets culturels qui sont moins exigeants que ceux que vous avez l'habitude de regarder, de lire, d'écouter, mais qui vont vous connecter à votre sentiment de joie. Peut-être même à vous ramener à des choses un peu plus régressive, liées à l'enfance, où vous allez juste vous faire du bien, vous allez vous marrer.
N'hésitez pas à justement changer de décor, rejoindre des personnes qui vous procurent ça, avec qui vous passez des moments, avec qui vous allez avoir des fous rires et avec qui vous allez rigoler.
C'est très sain de vivre ce genre de moment, et quand on est dans une période de blues, même si c'est difficile parce qu'on a pas envie d'avoir l'énergie pour se dire : « Allez, je vais appeler quelqu'un ». « Qu'est-ce que tu fais ce soir ? Moi j'ai pas trop le moral ».
C'est pas facile à faire, mais si vous le faites pas, personne ne va deviner que vous êtes dans une période de blues.
Les gens ne sont pas devins, ils ont beau beaucoup vous aimer, ils ne sont pas devins.
Donc entrez dans une forme de franchise et d'honnêteté en disant à vos amis : « Bon bah, franchement, je suis pas au max, j'ai besoin de voir quelqu'un, de parler, d'aller boire un verre », si c'est ce dont vous avez besoin et que ça vous permet de vous connecter avec la joie, faites-le.
Parce que c'est certainement ce dont vous avez vraiment besoin et ça ne fait pas de vous quelqu'un de lourd, d'exprimer que vous avez besoin d'aide.
Je ne peux que vous conseiller d'oser passer ces appels, d’envoyer ce message, qui peut être une petite épreuve quand on l'écrit et quand on l'envoie, une petite épreuve aussi liée à l'ego, parce qu'on préfèrerait que les gens devinent et nous demandent « Comment tu vas ? Est-ce que tu veux faire ceci ou est-ce que tu veux faire cela ? ».
La vie, c'est comme ça donc : allez de l'avant, allez vers cette joie-là qui peut vous être offerte, vous verrez que vous ne regretterez pas une seule seconde et que votre blues prendra encore plus le large.
Je voulais aussi vous donner trois derniers points clés, qui sont un peu plus concrets. On peut même faire l'exercice ensemble.
C'est le fait de lister ses victoires. Si vous listez vos victoires, de façon très concrète, vous verrez que vous allez prendre un petit peu de distance et que vous allez réaliser que vous avez accompli plein de choses ces dernières semaines, ces derniers mois, cette dernière année ou ces dernières années même, dont vous êtes vachement fiers.
Et ça, ça fait quand même du bien, ça remplit et ça apporte du baume au cœur, et donc, c'est un moyen supplémentaire de passer votre blues.
Le point d'après, c'est de lister ses talents. Mais ses incroyables talents ! Chloé Bloom, que j'adore écouter, parle de X Factor. Ce sont des petits trésors que vous seul avez et que vous seul possédez, et ça fait du bien de les poser sur le papier et de se dire : voilà, il y a ça, ça et ça, il n’y a que moi qui les ait, et c'est ça mon précieux trésor interne et j'en suis fier.
Donc, associé aux victoires précédentes, croyez-moi, ça va vous mettre un sacré coup de boost. En tout cas, je vous recommande de le faire.
Et le dernier point, c’est d’arrêter de penser à vos objectifs à court terme si vous sentez que ça vous amène dans cette énergie basse.
Je sais que c'est peut-être un petit peu contre-intuitif, parce qu'on entend beaucoup que pour atteindre ses grands objectifs, il faut découper en phases d'objectifs moyen terme et après, redécouper ses objectifs à moyen terme en objectifs court terme.
Moi, ma vision pour les artistes, c'est que découper ces grands objectifs en moyens objectifs et en petits objectifs, ça nous fait une masse terrifiante d'objectifs, qui donne énormément de pression, peu de place à la fluidité et à la souplesse, donc au côté créatif, intuitif, et je trouve aussi que ça laisse peu de place à l'émotionnel, à ce qu'on peut vivre au quotidien.
Cela me parait très fermé, très cadré, trop. Et si, malheureusement, on traverse une période où on broie du noir, alors tout de suite ça va avoir un effet hyper culpabilisant, voire un effet de panique : « Ohlala, je n'ai pas rempli l'objectif de la journée. Si je n'ai pas l'objectif la journée, je ne vais pas atteindre celui de la semaine, si j'ai pas celui de la semaine, je vais rater mon mois et si je rate mon mois, je rate mon trimestre. Et si je rate mon trimestre, mais mon année déjà fichue », je trouve que ça donne un peu cet effet-là.
Donc j'encourage plutôt, dans ces périodes de doute, de blues, de prendre de la distance par rapport à ces objectifs qui sont court et moyen terme et de se concentrer uniquement sur l'objectif qui est long terme, parce que la vérité, c'est que quand on laisse du temps au temps, on a aussi des belles surprises.
Si on arrête de mettre le nez toujours sur ce qui se passe dans la semaine ou dans le mois, on peut se rendre compte à la fin de l'année, que l'année a été merveilleuse et que, en douze mois, plein de choses peuvent se passer.
Et c'est pas parce qu'on n'a pas fait les tâches de la semaine que on va foirer son mois, et ce n’est pas parce qu’on foire son mois, ou même deux mois, qu'on va foirer les autres qui vont suivre et qu'on va foirer son année.
C’est les conseil que je voulais vous transmettre : changer de décor, se mettre en mouvement, lâcher les exigences, relativiser, se concentrer sur le rire, lister ses victoires, lister ses X Factors, penser avec un objectif long terme, ça permet de faire baisser la pression et de chasser ce blues qu’on vit toutes et tous.
Et c'est bien normal, on ne peut pas toujours être à son 100%, et c'est très humain, et c'est ce qu'on est, des humains, ça tombe bien.
J'espère que cet épisode anti-blues pour artistes vous aura aidé. Surtout, n'hésitez pas à me poser des questions, à m'écrire sur Instagram si vous en avez l'envie ou le besoin, et évidemment, à partager cet épisode à ceux que ça pourrait aider.