L’art de la prise de contact pour les artistes
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Salut les artistes !
Je voulais commencer par vous dire merci, parce que je reçois de plus en plus de messages extrêmement encourageants au sujet du podcast et au sujet de vos retours après les écoutes, et à quel point mes conseils vous aident, vous soutiennent.
Donc, merci pour vos petits mots que vous m'envoyez sur Instagram. Ça me touche beaucoup et ça m'encourage à poursuivre ce podcast, qui me demande du temps et de l'énergie en parallèle de mes activités. Donc, voilà, merci de tous vos gentils mots.
C'est pour vous que je réalise ce podcast : pour vous conseiller, pour vous accompagner, parce que tout le monde n'a pas les moyens de se faire coacher, tout le monde n'a pas toujours le temps non plus, et je trouve que le podcast est un format extrêmement facile puisqu'on peut l'écouter quand on est en train de faire plein d'autres choses. Ça me fait plaisir de pouvoir contribuer à votre développement aussi de cette manière.
Aujourd'hui, dans cet épisode, nous allons parler de l'art de la prise de contact. Je crois que quand on est artiste, on doit maîtriser la création d'une approche avec un interlocuteur ou une interlocutrice avec qui on a très envie de travailler.
Pour être honnête, ça fait des années que je travaille avec des artistes, ça fait donc des années que je suis sollicitée par des artistes et je suis toujours très étonnée de voir certaines tactiques ou certaines méthodes, en clair, certains messages qui me démarchent.
J'ai décidé de vous proposer dans cet épisode des points extrêmement concrets, des tips pour ne plus faire de faux pas, parce que quand on fait un faux pas, on démarre très mal. Et en général, c'est mal engagé pour la suite d'une potentielle collaboration artistique.
Donc, dans cet épisode, vous allez savoir ce qu'il faut adopter et ce qu'il faut éviter en termes de prise de contact par écrit. Et puis on abordera aussi le cas de l'oral, puisque prendre contact, ça n'est pas toujours à travers un email ou message sur les réseaux sociaux, mais ça peut aussi être dans un contexte très concret de soirée de vernissage ou même de rencontres spontanées qu'on veut absolument réussir. J'espère que cet épisode va vous plaire, mais je crois en tout cas qu'il va être très utile.
Allez, c'est parti, on démarre.
L'art de la prise de contact, ça peut vous sembler extrêmement périlleux. Peut-être que vous vous dites : “Holala, mais je ne sais pas par où démarrer mon email, je ne sais pas par quoi commencer. Qu'est-ce que je raconte ? J'ai peur de ne pas arriver à faire mouche”.
C'est ça, l'art de la prise de contact. Et maîtriser, je dirais, des compétences qui font qu'on va faire mouche dès les premiers mots, dès les premières lignes d'un message pour que l'interlocuteur-interlocutrice se dise : “Ça m'intéresse”, ou “Cette approche est intéressante, je vais continuer à lire et je vais même répondre et je vais même accepter cet échange”. C'est ça, maîtriser l'art de la prise de contact.
C'est tout à fait à votre portée si vous écoutez attentivement et si vous mettez en pratique le premier point que je vous donne tout de suite : l'art de la prise de contact, c'est avant tout savoir se mettre à la place de l'autre.
Alors ça paraît extrêmement banal dit comme ça, mais je vous assure que, vu le nombre de messages que je reçois où la façon d'amener les choses par écrit, ces artistes-là ne se mettent pas à ma place une seule seconde. “Se mettre à la place de l'autre”, ça veut dire quoi ? Ça veut dire déjà à qui je m'adresse, à qui j'adresse ce message ? Quelle est cette personne ? Quel est son quotidien ? Quel est son métier ? Quelles sont finalement ses intérêts ? Quels sont ses défis ? Quels sont ses challenges ? Quels sont ses freins ?
C'est en ayant un petit peu une vision de cela que vous allez vraiment vous mettre à la place de l'autre et que vous allez adapter votre façon de vous présenter à cette personne par rapport à qui elle est tout simplement.
Si vous écrivez à une personne en vous mettant à sa place, vous allez tout de suite créer de l'impact auprès de cette personne et vous allez directement paraître pour quelqu'un qui est extrêmement altruiste, qui s'intéresse à...
Je vais vous donner un exemple très concret : si vous voulez rentrer en contact avec une galerie, et donc avec un galeriste ou avec une assistante galeriste, puisque tous les galeristes ne lisent pas les mails directement de l'adresse contact de la galerie (comme vous avez bien souvent aussi des assistants ou des directeurs de galeries qui sont le premier filtre. Donc ça, c'est quelque chose à savoir aussi quand vous voulez, par exemple, entrer en contact avec une galerie), et bien, vous mettre à la place de cette personne, c’est “Cher Monsieur Bidule, Chère Madame Machin, je sais qu'en tant que galeriste, vous...” Et vous remplissez la phrase derrière. “Je sais que vos défis sont... Je sais que peut-être vous cherchez à...”
Vous devez en fait commencer par parler d'eux. En clair, l'art de la prise de contact, ça n'est pas parler de vous en premier. Et c'est mon point numéro deux. L'art de la prise de contact, même si c'est important de savoir se présenter, pour moi, c'est éviter le piège du “moi, moi, moi, moi, moi, je, moi, je, moi, je”, qui est un petit peu rédhibitoire dans le monde artistique, pas que d'ailleurs, mais là on est entre artistes et je suis là pour donner des conseils à celles et ceux qui veulent vivre mieux de leur création, de leur art.
Donc, je crois profondément que le piège à éviter quand on rentre en contact avec quelqu'un avec qui on aimerait beaucoup travailler, c'est tout de suite de dire : “Je suis, je fais, moi, moi, moi, mon CV, mon parcours”. Je crois que c'est un écueil dans lequel il faut éviter de tomber.
Alors que si on essaye d'expliquer à la personne avec qui on essaye de rentrer en contact pourquoi on cherche à rentrer en contact, alors que si on dit dans les deux premières phrases de cette prise de contact : “Je sais que j'ai fait des recherches” et “Je vois bien que”, on rentre tout de suite dans quelque chose d'extrêmement personnel, personnalisé.
Aussi, il n’y a rien de pire que de rentrer en contact avec quelqu'un qui pourrait être en fait la même pour d'autres interlocuteurs du même secteur, du même métier, parce qu'en fait, on ne crée pas chez la personne qui nous lit quelque chose d'intime. Quand la personne lit, elle ne se sent pas du tout concernée personnellement.
Et ça, c'est ce qu'il y a de pire, en fait, dans l'art de la prise de contact. Donc, moi, je vous encourage vraiment à vous mettre à la place de l'autre, à faire des recherches, à comprendre qui vous avez en face de vous. À comprendre aussi quel est son pire cauchemar à cette personne, quelle est sa meilleure envie, quelle est son ambition, parce qu'en fait, vous allez pouvoir vous adapter dans votre discours de prise de contact à cela, et du coup, vous allez pouvoir créer de l'impact.
Donc, si je reviens un petit peu sur mon exemple de galeriste, ça pourrait donner quelque chose de l'ordre de : “Chère Madame Machin, j'ai consulté récemment les artistes qui composent votre ligne artistique. J'aime particulièrement le travail de Bidule et de Trucmuche, et justement, je me dis que peut-être vous cherchez des talents qui pourraient compléter cette écurie d'artistes.
Par exemple, c'est une manière de dire à la personne qui est en train de vous lire, en l'occurrence une galeriste, que vous êtes un artiste ou une artiste qui a pris le temps de s'intéresser à la ligne artistique de la galerie. Ça dit de vous que vous êtes un artiste qui êtes précautionneux, qui cherchez un partenaire galerie qui vous convient, et qui passez du temps à cela, par exemple.
Et surtout, vous signifiez que vous savez qu'en tant que galeriste, on est toujours à la recherche de nouveaux talents, de nouveaux artistes à représenter, et donc, finalement, que vous êtes soucieux et soucieuses de son quotidien en tant que galeriste. C'est très différent que de démarcher une galerie en disant : “Bonjour Madame Machin, je suis artiste céramiste, je fais ceci, cela depuis tant de temps”. Et voilà.
Ce que je vous propose dans cet épisode de l'art de la prise de contact, c'est finalement de comprendre comment faire autrement, comment faire avec plus de valeur, comment faire une approche plus personnalisée qui va créer quelque chose chez votre interlocuteur de plus réceptif. Donc, le premier point, vous l'avez compris, c'est de se mettre à la place de l'autre.
Le deuxième point, c'est d'éviter le "moi, je, moi, je, moi, moi, moi" et de passer finalement les trois premiers paragraphes de votre mail à parler de vous, de votre parcours, de vos œuvres, et de vos créations. Je ne dis pas que c'est incohérent.
Vous êtes là pour vous présenter et pour présenter, finalement, à votre interlocuteur votre œuvre, vos créations, votre démarche artistique. Je ne dis pas que c'est incohérent, je dis juste que ça n'est pas stratégique. Il faut plutôt éviter de parler trop de soi dès le début quand on commence à prendre contact avec quelqu'un. C'est vraiment, je crois, le piège à éviter.
Ce qu'il faudrait éviter également, je le dis parce qu’honnêtement, je le vois quand même beaucoup, c'est une forme de nonchalance. Ça peut paraître un peu idiot, mais je vous jure que c'est ça. Il y a beaucoup de messages qui ressemblent à : “Bonjour Chère Madame, voici mon travail, au plaisir de lire vos retours sur ce sujet”.
Ce n’est pas du tout favorable à l'interaction. Ça n'est pas du tout favorable à la création d'un intérêt chez votre interlocuteur et votre interlocutrice, parce que ça crée une forme de détachement, presque une forme d'arrogance, il faut le dire, de l'ordre de "moi artiste, je vous présente ce que je fais et vous, vous êtes dans le devoir de regarder, de prendre du temps pour me faire un retour".
La réalité, c'est que quand on veut prendre le temps d'envoyer son travail, on doit aller au-delà de cette simple démarche de : “Voici mon portfolio. Merci par avance de vos retours”. Ça n'est pas un dû. Les professionnels du monde de l'art ont beaucoup de tâches à accomplir dans leur quotidien. Ils ont aussi leur agenda, leur temporalité, et la temporalité des professionnels, ça n'est pas votre temporalité d'artiste. Donc, soyez beaucoup plus clair, beaucoup plus poli, presque.
Quand vous demandez à un professionnel de prendre du temps pour regarder votre travail et je crois que vous devez oser demander.
N'ayez pas peur de demander à votre interlocuteur s’il aurait envie de passer quinze, vingt minutes sur votre portfolio pour que vous puissiez avoir son avis, parce que son avis est précieux pour votre avancée, par exemple.
C'est beaucoup plus transparent et c'est beaucoup plus honnête et c'est beaucoup plus sympathique comme démarche, plutôt que de laisser sous-entendre, finalement, que votre travail doit être vu et que les professionnels sont dans le devoir, finalement, de le regarder et de vous faire un retour. Voilà, c'est très important de comprendre, selon moi, cette subtilité.
Il y a même quelque chose qui est différent de la nonchalance. Je peux parfois observer dans la prise de contact des artistes quelque chose de différent, même quelque chose de différent de la nonchalance, qui est de l'ordre presque du miracle ou de la prière.
Vous voyez, par exemple, ça ressemble à "Bonjour chère madame, voici mon portfolio...", "dans l'espoir de votre retour", ou "Bonjour, si vous voulez, si vous voulez bien regarder, merci par avance". Vous voyez, des choses comme ça qui sont en fait des maladresses, parce qu’évidemment, derrière, il n'y a pas toujours de l'arrogance, mais derrière, finalement, il y a de la timidité, il y a de la maladresse, parce qu'on ne sait pas vraiment comment rentrer en contact. On a peur d'être un petit peu commercial, on a un peu peur de faire marchand de tapis, mais en même temps, on a très envie d'avoir un feedback d'un professionnel du monde de l'art sur ses créations.
Donc, comment on fait ? Du coup, on est un petit peu maladroit et on dit : "Bonjour, voici mon portfolio. Merci pour votre retour, par avance, au revoir". De l'autre côté, ça semble pas du tout ce que c'est réellement.
Voilà, donc c'est pour ça que je vous livre ça avec beaucoup de malice, vous l'avez compris. C'est pour que vous puissiez gagner en impact. Tout simplement, arrêtez de marcher sur des œufs, demandez directement ce que vous voulez demander, si vous avez envie de démarcher un agent et que vous attendez de cet agent qu'il regarde votre travail pour savoir si oui ou non il peut collaborer avec vous.
Demandez-lui clairement : "Bonjour. J'ai vu que vous étiez agent d'artiste. Je suis très intéressé par votre métier. Je cherche moi-même quelqu'un pour me représenter, pour telle ou telle, telle et telle raison. Si vous souhaitez discuter d'une potentielle collaboration, voici mon portfolio, voici mon site internet, voici mes réseaux sociaux, et si vous avez envie d'informations supplémentaires, je me tiens évidemment à votre disposition pour en discuter".
Il faut demander et aller droit au but, et pas marcher sur des œufs. “Voici mon portfolio : quarante-six milliards de points de suspension, dans l'espoir de votre retour“, ou "j'aimerais beaucoup que vous puissiez me faire un retour. Merci par avance".
Attention à ne pas être dans l'injonction, malgré vous. Vous voyez, il vaut beaucoup mieux faire une demande explicite et polie, plutôt que marcher sur des œufs par peur d'être trop commercial et de ne pas oser et de ne pas assumer, finalement, le fait que vous attendez de l'aide. Vous attendez de l'aide, donc assumez-le et n'ayez pas honte.
C'est tout à fait légitime quand on est artiste de vouloir avoir un regard extérieur sur une production artistique, sur des créations, sur des œuvres, ou sur des outils comme un portfolio, un site internet. C'est tout à fait légitime.
Mais par contre, soyez direct quand vous demandez : voilà, ne faites pas perdre du temps en face. "Bonjour, madame, je viens de sortir mon nouveau site internet. Je suis artiste, je voudrais me développer. Si vous avez quelques minutes à m'accorder pour en prendre connaissance et me faire un retour, je vous en serais très reconnaissant". Ou très reconnaissante, et pas : "Bonjour, chère madame. Mon nouveau site est en ligne. Merci par avance de vos retours", ou "Bonjour, monsieur. Mon nouveau site d'artiste est en ligne. Qu’en pensez-vous ? ».
Vous voyez, il faut vraiment prendre conscience de cette subtilité. Et surtout, je crois que derrière ce qui se cache, c'est une peur de paraître trop marketing, de paraître trop vendeur. Essayez de travailler cette peur et de l'adopter et de l'accueillir, parce que la vérité, c'est que vous n'allez jamais paraître trop vendeur, ou trop commerciale.
Vous n'allez pas passer pour un marchand de tapis. Ça n'est pas parce que vous êtes artiste et que vous souhaitez vendre davantage vos créations, vos œuvres, ce n'est pas parce que vous souhaitez davantage vivre de votre art que vous allez passer pour quelqu'un qui est grossier, ou qui n'est pas artiste, ou qui n'est pas à la hauteur de ce qu'un artiste...
Voilà, ça me semble vraiment très important d'accueillir ça, parce que c'est justement en assumant ce côté commercial que vous allez être beaucoup plus adroit dans votre prise de contact avec les personnes avec qui vous allez avoir envie de travailler et avec des personnes qui seront clés pour votre développement.
Donc, si on reprend un petit peu depuis le début, l'art de la prise de contact, c'est avant tout se mettre à la place de la personne qu'on est en train de contacter, c'est éviter le "moi, je, moi, je", et commencer la prise de contact davantage par quelque chose qui crée de l'impact et qui va créer quelque chose de personnalisé. J'ai une interlocutrice que vous sollicitez, par exemple.
Et surtout, en troisième point, c'est d'éviter une forme de nonchalance ou de fausse subtilité, qui va, en fait, paraître extrêmement maladroite. Il vaut davantage mieux exprimer une demande sincèrement, poliment, et demander ce que vous attendez très clairement de votre interlocuteur et de votre interlocutrice. Vous ne perdrez pas de temps, et la personne en face non plus.
Donc, vous l'avez compris, ce quatrième point, c'est dire ce que l'on veut tout de suite, se révéler finalement son intention. Je vais parler aussi de la notion d'agressivité, voire presque de chantage, que je peux percevoir également dans certaines prises de contact, et qu’évidemment, il faut éviter si vous voulez construire des relations saines et des bonnes collaborations avec vos interlocuteurs.
C'est-à-dire éviter également quelque chose du genre : "J'ai vu que vous aviez liké mes photos" ou "J'ai vu que vous me suiviez sur Instagram, cela veut dire que forcément, vous êtes intéressé par mon travail. Quand est-ce que nous pouvons nous parler par téléphone ?", oui, ce genre de choses. Lors de la prise de contact, c'est avant tout créer quelque chose d'agréable, de sympathique, de convivial. Après, vous pouvez bouger le curseur de la convivialité comme vous voulez. Tout le monde n'est pas chaleureux. Ce n'est pas grave, vous devez rester comme vous êtes.
Vous êtes quelqu'un avec un tempérament un peu froid, par exemple. Vous n'allez pas devenir comme moi, l'incarnation de la chaleur du sud de la France, voyez ce que je veux dire. En revanche, si vous avez tendance, pour des raisons qui vous appartiennent, à être dans un schéma un petit peu piquant... Il y a des gens comme ça, qui ne font pas exprès.
Vous devez absolument travailler là-dessus, parce que ça donne une énergie, en fait, qui n'est pas du tout favorable à la prise de contact et qui n'est pas du tout favorable à la création de collaboration. Cela vous appartient, parce qu’être artiste, c'est dur. Il y a beaucoup de frustration et du découragement. Parfois, donc, on ne peut pas toujours dans la prise de contact respirer la joie et l'empathie et se dire : "Bonjour, rencontrons-nous", et être seul et être solaire.
Comme ça, ça n'est pas ça, le quotidien de l'artiste. Parfois, c'est être au fond du seau. Donc, quand on doit, quand même, contacter pour ça, sortir du fond du seau, justement, pour créer des opportunités, parfois, c'est laborieux.
Donc, c'est tout à fait humain que se glisse entre les vignes des maladresses. Et moi, justement, je suis là avec cet épisode de podcast, est là pour vous éviter ces maladresses et pour vous apprendre à les corriger. Donc, attention au sous-texte agressif, parfois, dans les messages, parfois à la frustration qui peut se lire, en fait, entre les lignes, au double sens.
Donc travaillez, s'il vous plaît, votre douceur. Voilà, quelle que soit l'énergie, en fait, que vous allez mettre derrière, essayez d'avoir une forme de douceur dans cette prise de contact et de ne pas rentrer dans quelque chose qui deviendrait risque une forme de chantage ou avec une once d'agressivité. Voilà, la colère, c'est l'accumulation des frustrations, et quand on est artiste, c'est évident qu'il y a des frustrations.
Essayez, quand vous entrez en contact avec quelqu'un, de canaliser cela, parce que malheureusement, la personne en face n'y est pour rien. Elle pourra peut-être même vous aider. Mais si vous vous transmettez, en fait, volontairement ou non, cette frustration, ça ne peut pas être favorable à la création d'une prise de contact qui va déboucher sur quelque chose de l'ordre d'une collaboration.
Voilà, c'est mon meilleur conseil, en tout cas, concernant l'art de la prise de contact. Ça va peut-être en étonner certains et certaines, je peux vous assurer, pour être quelqu'un qui reçoit des sollicitations des artistes depuis pas mal de temps, d'années d'ailleurs, et ça s'est accéléré ces derniers mois avec le lancement de mon programme MASLOW et avec le podcast Être Artiste, je peux vous assurer que, même si c'est rare, ça existe encore, des prises de contact avec ce genre de sous-texte.
Et moi, j'aime bien aller plus loin. Il m'est même déjà arrivé d’appeler et d’avoir directement des conversations téléphoniques aussi, avec des personnes qui avaient pu être dans cette énergie, et très vite, je comprends qu'en fait, ce ne sont pas des personnes agressives, ce ne sont pas des personnes qui sont malpolies, ça n'a rien à voir.
C'est vraiment le rapport qu'on a quand on est artiste avec son quotidien qui n'est pas toujours facile, et tout le monde n'a pas la capacité de transformer ses frustrations en quelque chose de vertueux tout de suite.
Tout le monde n'a pas cette capacité tout court, même. C'est pour ça que j'ai fait cet épisode. Si vous vous sentez seul, et que vous n'avez pas l'impression de réussir vos prises de contact, que vous avez l'impression d'être seul contre tous, que tout le monde vous tourne le dos, questionnez-vous aussi sur qu'est-ce que vous renvoyez, vous, comme énergie, quand vous entrez en contact avec quelqu'un. Qu'est-ce que vous renvoyez ?
Vraiment, je crois que c'est très important. Dernière chose que je voulais vous dire dans le cadre de cet épisode dédié à l'art de la prise de contact, c'est le rapport au temps.
C'est très important d'accepter que la temporalité qu'on a quand on est artiste, elle n'est pas vraiment la même du côté des interlocuteurs qui sont les vôtres et des professionnels du monde de l'art que vous souhaitez solliciter, et ça peut générer aussi des frustrations, de l'incompréhension, de la peine même, parfois, sur le fait que j'ai écrit, mais je n’ai toujours pas de réponse.
Ne prenez pas les choses personnellement. L'art de la prise de contact, même c'est un art, et qu'on peut le maîtriser, ça n'est pas de la magie. Donc, vous devez éviter de prendre personnellement, ou trop personnellement, les choses, si vous n'avez pas une réponse qui est à la hauteur de celle que vous espérez, ou même si vous n'avez pas de réponse du tout. Parce que même si je crois que toutes les pratiques que je vous ai données pourront vous aider à obtenir des réponses, même si, malheureusement, ce sont aussi des réponses négatives.
C'est toujours mieux qu'une non-réponse, mais il y aura toujours une part de mystère et d'invisible dans la réaction de celles et ceux que vous démarchez, finalement.
Et n'oubliez pas que ce qui vous paraît être immensément long, peut paraître très court pour quelqu'un qui est de l'autre côté. Voilà, vous ne connaissez pas les agendas des interlocuteurs et des interlocutrices que vous contactez, vous ne connaissez pas leur quotidien, vous ne connaissez même pas leur vie, et ce qu'ils traversent ou ce qu'elles traversent, au moment où vous envoyez, vous, ce mail, cette lettre, ce dossier.
Donc, ne prenez pas personnellement les choses, si ça n'est pas à la hauteur de ce que vous espériez, si il n'y a pas de réponse tout de suite, ou s'il n'y a pas de réponse du tout. Moi, ce que je vous encourage à faire, c'est à persévérer, et à continuer à travailler et à vous améliorer dans l'art de la prise de contact, grâce aux différents points que je vous ai livrés aujourd'hui, est à ajuster ensuite. Peut-être que, au bout de trois, quatre relances un peu différentes, vous avez décidé de laisser tomber.
Peut-être que vous allez avoir une réponse qui n'est pas hyper satisfaisante, mais qui mérite quand même d'être travaillée, parce qu'une réponse négative, parfois, ça peut être une réponse positive plus tard, ou ça peut être un contact à garder au chaud, et à travailler, et à nourrir de vos actualités, pour que, dans quelques mois, ce contact se révèle être encore plus intéressant, plus intéressé, en l'occurrence.
Voilà, j'ai surtout envie de vous rappeler que l'art de la prise de contact, c'est avant tout se mettre à la place de l'autre, éviter le "moi, je, moi, je", éviter la nonchalance, et oser révéler son intention tout de suite, et oser demander, éviter le sous-texte, et éviter, finalement, de laisser transparaître vos frustrations à travers vos écrits.
Et n'oubliez pas que votre temps n'est pas toujours le temps de l'autre. Je terminerai cet épisode par quelque chose que je rappelle souvent, mais honnêtement, je crois vraiment que c'est nécessaire. C'est le rapport à la clarté.
C'est très important d'être clair, parce que si vous racontez trop de blabla, que vous vous perdez dans des textes verbeux, des paragraphes qui n'en finissent jamais, et vous ne vous mettez pas à la place de l'autre camp, on se met à la place de quelqu'un, on est clair, on est concis. Donc, ça, c'est vraiment très important de le rappeler.
Ces points, vous l'avez compris, concernent l'art de la prise de contact à l'écrit, quand vous allez écrire un email ou un DM sur les réseaux sociaux, par exemple, pour entrer en contact avec un professionnel ou une professionnelle du monde de l'art. Il n'y a pas que ces circonstances dans l'art de la prise de contact, il y a aussi les circonstances de la vie réelle, et la prise de contact, c'est également être dans une situation, par exemple, l'événementiel, où on rencontre, où on est, en tout cas, dans le même événement que quelqu'un qui est très important pour notre développement d'artistes, que ce soit sur la partie vente, image, ou notoriété d'ailleurs.
Vous l'avez compris, mais maîtriser l'art de la prise de contact, c'est également comment savoir assurer dans ces types de contexte. Donc, quelles sont les bonnes pratiques de l'art de la prise de contact quand on est dans un contexte événementiel, et que on sait très bien qu'il y a dans cette soirée, dans ce vernissage, dans cet événement, quelqu'un qui peut nous aider vraiment à nous développer en tant qu'artiste ? Comment faire pour maîtriser la prise de contact ? Et bien, c'est très aléatoire, parce que selon la personnalité qu'on a, ça peut être plus ou moins difficile.
Dans un contexte événementiel, un vernissage, par exemple, ou une soirée événement, où plusieurs acteurs du monde de l'art sont réunis, et bien, les tempéraments les plus extravertis, et les plus à l'aise avec l'art de la prise de parole en public, seront parfaitement dans leur élément, alors que les introvertis, et les plus timides, seront plus handicapés pour ce genre de circonstances.
Ce qui est très important de savoir, c'est que vous n'êtes pas obligé d'être dans une posture qui n'est pas la vôtre, et d'aller vous présenter avec votre plus grand sourire, en serrant la main de façon assurée, la personne avec qui vous avez envie d'entrer en contact, si ça ne vous ressemble pas, évidemment. En revanche, vous pouvez vous appuyer sur des petits outils.
Par exemple, vous pouvez vous appuyer sur votre carte de visite, et difficilement, mais sûrement, faire l'effort de vous approcher de la personne qui vous intéresse particulièrement. D'ailleurs si vous n'êtes pas très loin d'elle, pendant un petit moment, que vous la regardez, besoin de parler avec les yeux, vous allez signifier aussi avec votre regard, avec votre intérêt, avec votre curiosité, peut-être même avec un sourire, que vous avez très envie d'entrer en interaction, et peut-être même que cette personne va vous aider, finalement, parce qu'elle va bien voir que vous avez envie d'entrer en contact, mais que vous avez du mal, et que vous n'êtes pas à l'aise.
Donc, rappelez-vous que les gens sont aussi très bienveillants, et que pour vous, c'est terrifiant. Vous avez peur de paraître ridicule, vous avez peur de bafouiller, vous avez peur de pas avoir les bons mots justes qui présentent parfaitement qui vous êtes.
Certes, mais en fait, vous avez peut-être quelqu'un de curieux, quelqu'un qui s'ennuie même et qui aurait très envie, finalement, d'échanger avec vous. Faites preuve de courage, prenez votre outil, sur lequel vous allez pouvoir vous appuyer, et au bout d'un moment, passez le cap. Faites l'effort d'aller saluer la personne. "Bonjour, monsieur. Bonjour, madame. Vraiment désolé, je ne voulais pas vous interrompre", ou "Pardon de vous importuner". Si ça vous aide de vous excusez, ma foi, faites-le.
Si ça peut vous donner le courage d'y aller, il vaut mieux y aller s'excuser que pas y aller du tout, moi c'est ça que je crois. Et donnez cette carte de visite, en disant une phrase ou deux, grand maximum. Et cette phrase, moi, je vous recommande peut-être de la travailler un petit peu avant, pour qu'elle soit très impactante. Vous pouvez aussi dire un compliment. "J'aime beaucoup ce que vous faites. Je connais votre travail, je suis votre travail depuis tant de temps".
Voyez, ça rejoint ce que je disais tout à l'heure. Et d'éviter le piège du "moi, je, moi, je". Donnez votre carte de visite, et dites, ça rejoint ce que je disais tout à l'heure : elle écrit exactement ce que vous attendez.
Si vous donnez une carte de visite sans dire vraiment ce que vous attendez de l'autre, ça ne sert à rien. La personne ne peut pas deviner, et vous vous trompez vraiment, si vous croyez que en entrant en contact, en vous présentant à quelqu'un, sans lui dire potentiellement vos ambitions, ce que vous attendez, ou en tout cas, votre intention, vous vous trompez, si vous pensez que cette personne va le comprendre et passer à l'action elle-même, sans vous demander quoi que ce soit.
C'est-à-dire que si je caricature, j'ai rarement vu un journaliste, une galeriste, un directeur d'institution proposer concrètement à un artiste qui n'a rien demandé, ou qui n'a pas signifié son intérêt, un article, un solo show dans une galerie, ou même une pièce dans une exposition collective, ou une résidence, ou de commande in situ ? Je n’en sais rien.
Vous voyez, je vais un petit peu loin, mais je crois profondément que vous devez révéler votre intention, et ça peut être de façon extrêmement subtile, du genre : "Moi, en ce moment, je cherche un partenaire qui pourrait m'aider à avoir un peu plus de rayonnement en tant qu'artiste". Ou : "Ça fait dix ans que, dans le monde de l'art, j'ai toujours pas de collaboration avec des galeries, alors que j'ai des collectionneurs, j'ai des acheteurs, et je comprends pas ce qui manque pour avoir un partenaire commercial, type galerie. Peut-être vous pourriez m'aider". Vous voyez, il faut être clair : révéler son intention. En entrepreneuriat, on appelle ça le pain problem.
C'est quoi, votre douleur aujourd'hui, c'est quoi votre point de douleur ? Oser la révéler, parce que en osant la révéler, vous allez paraître comme quelqu'un de sincère, d'authentique, et de franc, et ça, je crois que c'est quand même plutôt apprécié dans le monde des affaires.
Je crois que votre interlocuteur aura potentiellement envie de vous aider. S'il n'a pas le temps, ou s'il n'a pas envie, peut-être qu'il pourra vous recommander quelqu'un d'autre qui connaît dans son entourage, qui pourrait être une meilleure personne que lui ou qu’elle pour vous aider.
Et au pire des cas, vous avez affaire à quelqu'un d'extrêmement arrogant, ou vous allez avoir affaire à quelqu'un qui, en surface, vous dira oui, et en fait, derrière, vous ne le fera pas, mais c'est vraiment ce qui vous attend de pire, en fait.
Donc, vous ne risquez pas grand-chose. Si vous avez affaire à quelqu'un d'arrogant, tant mieux. Vous savez très bien que vous n'avez pas envie de travailler avec cette personne. Et si vous avez affaire à quelqu'un en surface qui semble vouloir vous aider, et qui en fait, ne le fait pas, ça n'est pas grave.
C'est en faisant toujours cette démarche que vous tomberez, finalement, sur quelqu'un qui vous aidera réellement.
Je crois que vous devez vous appuyer sur des petits outils de ce type, la carte de visite, ou quelqu'un d'autre qui peut vous créer la mise en relation, si vous avez du mal, parce que vous êtes introverti, ou parce que vous êtes timide, et au pire des cas, si vous n'osez vraiment pas rentrer en interaction de façon verbale, je dirais, physique, avec cette personne, dans cet événement qui est clé, écrivez-lui ou envoyer un message dès le lendemain de cette soirée, ou de cet événement.
Mais ne perdez pas du temps par contre. Comme on dit, il faut battre le fer tant qu'il est chaud.
Et puis, pour les extravertis, qui sont parfaitement à l'aise, attention, ne vous reposez pas sur vos lauriers, parce que ce n'est pas parce qu'on est à l'aise à l'oral, et qu'on arrive très bien, avec notre plus grande assurance, venir serrer la main de quelqu'un, se présenter, même s'immiscer dans une conversation, en disant : "Ils sont très forts pour ça", ce n’est pas parce que vous savez faire ça, que vous allez faire mouche, et que vous allez être impactant, et que c'est et que c'est maîtriser l'art de la prise de contact.
Maîtriser l'art de la prise de contact à l'oral, c'est aussi savoir être impactant, faire passer le message, et comme je le disais tout à l'heure, pour les introvertis, les timides, révéler vos intentions, sinon, vous allez paraître pour quelqu'un d'extrêmement sympathique, mais quel souvenir vous allez laisser.
Qu'est-ce qu'on va dire de vous, une fois la soirée terminée ? "Ah oui, c'est l'artiste, effectivement, qui cherche à...". C'est l'artiste qui fait ceci, qui fait cela ? Je crois que, dans un contexte, comme on dit, in real life, il faut toujours avoir un objectif : pourquoi on va à cette soirée, pourquoi on va à cette conférence, pourquoi on va à cette preview, pourquoi on va à ce vernissage, c'est quoi le but ?
Il faut toujours l'avoir, ce but, parce que sinon, le risque, c'est que oui, vous allez être très à l'aise, j'ai passé un très bon moment. Vous allez rencontrer aussi, potentiellement, du monde, mais vous allez aussi, potentiellement, perdre du temps.
Alors, quand on a un objectif qui est un petit peu plus clair dès le début, on trace sa route, et on sait pourquoi on vient. Et puis globalement aussi, on gagne du temps, parce que la vie, ce n’est pas extensible.
Vous avez peut-être des vies de famille, d'autres choses à faire, faire des séries à terminer, une résidence à planifier, donc, vous n'avez pas que ça à faire, de passer du temps dans des mondanités non plus. Cependant, passer du temps dans des endroits où il faut être, où il faut être vu, où il y a du monde à rencontrer, ça, c'est pertinent, mais par contre, c'est du travail, donc il faut le préparer.
Arriver comme ça, prendre une coupe de champagne, faire des sourires, et serrer des mains, ce n’est pas très utile, finalement, c'est pas très stratégique, en tout cas.
Je crois que vous n'avez pas de temps à perdre en tant qu'artiste, et vous avez beaucoup de choses à gérer, surtout si vous suivez mes podcasts et mes conseils, et si vous savez que c'est à vous, finalement, de maîtriser votre écosystème.
Vous ne pouvez pas vous perdre dans des événements comme ça, et y passer du temps sans rien n'y faire. Sachez qui vous allez rencontrer, sachez pourquoi, sachez ce que vous venez chercher, et n'oubliez pas ce que j'aime beaucoup dire, c'est que dans la vie, il faut donner, recevoir, rendre.
Et c'est avec ce schéma que les choses vont se passer. Ce n’est pas parce que vous avez un objectif, que vous ne pouvez pas être altruiste, être à l'écoute d'autres personnes, parce que c'est aussi comme ça que ça fonctionnera.
Voilà, avoir un objectif, ce n’est pas être individualiste. Tracer sa route, ça ne veut pas dire ignorer les gens autour. Nuancer bien ça. Moi, je crois que, dans un contexte événementiel, mondain, mettez le mot que vous voulez, vous avez aussi tout intérêt à observer qui vous regarde et qui veut entrer en contact avec vous, pour vous aussi nouer des liens, déjà, parce que ça va casser votre solitude aussi, de l'artiste. Beaucoup d'artistes se sentent seuls.
Donc, vous allez aussi faire des belles rencontres, des rencontres humaines, des aventures humaines. Je crois que si vous êtes artiste, vous aimez ça également. Et c'est en participant, en faisant circuler, finalement, des informations, des techniques, le don de vous, que les choses vont aussi vous revenir.
Vous savez, je crois que si vous êtes individualiste, et uniquement tourné sur vous-même, ça va se savoir, et ce n’est pas comme ça que vous allez créer un cercle vertueux. Donc, n'oubliez jamais que, avoir son objectif, c'est stratégique, c'est bon pour vous, mais ça n'est pas antinomique avec le fait d'être ouvert aux autres, et de donner aux autres, parce que donner aux autres, ça vous permettra de recevoir plus tard, et vous, vous allez le rendre, et les choses vont se passer aussi de cette façon. Moi, c'est ce que je crois beaucoup, et en tout cas, c'est ce que je défends.
Voilà, cet épisode dédié à l'art de la prise de contact s'achève. J'espère qu'il aura été instructif et j'espère qu'il vous permettra de cheminer et d'envisager votre prise de contact autrement, quand vous sollicitez les interlocuteurs et les interlocutrices qui sont les vôtres.
N'hésitez pas à partager cet épisode à des amis artistes ou à d'autres personnes qui pourraient être intéressées par la maîtrise de l'art de la prise de contact. Et à très bientôt pour un prochain épisode !